- Détails
- Écrit par : Romain Gourmand
- Catégorie : Daoïsme
- Read Time: 2 mins
- Clics : 195
希言自然 – "La rareté de la parole est conforme au naturel"
Texte chinois
希言自然。
故飘风不终朝,骤雨不终日。
孰为此者?天地。
天地尚不能久,而况于人乎?
故从事于道者同于道;德者同于德;失者同于失。
同于道者,道亦乐得之;同于德者,德亦乐得之;同于失者,失亦乐得之。
信不足焉,有不信焉!
Proposition de traduction
Parler peu est conforme à la nature.
Ainsi, les vents impétueux ne durent pas toute une matinée,
les pluies violentes ne durent pas toute une journée.
Qui les produit ? Le Ciel et la Terre.
Et si le Ciel et la Terre eux-mêmes ne peuvent durer,
qu’en est-il des hommes ?
C’est pourquoi celui qui suit le Dào s’accorde avec le Dào ;
celui qui suit la Vertu s’accorde avec la Vertu ;
celui qui s’égare s’accorde avec l’égarement.
Celui qui s’accorde avec le Dào, le Dào l’accueille avec joie.
Celui qui s’accorde avec la Vertu, la Vertu l’accueille avec joie.
Celui qui s’accorde avec l’égarement, l’égarement l’accueille avec joie.
Quand la confiance manque, la défiance surgit.
- Détails
- Écrit par : Romain Gourmand
- Catégorie : Daoïsme
- Read Time: 2 mins
- Clics : 185
Se courber pour demeurer entier
道德经 第二十二章
曲則全,枉則直,洼則盈,敝則新,少則得,多則惑。
是以聖人抱一為天下式。
不自見,故明;不自是,故彰;不自伐,故有功;不自矜,故長。
夫唯不爭,故天下莫能與之爭。
古之所謂「曲則全」者,豈虛言哉?誠全而歸之。
Proposition de traduction
Se courber permet de demeurer entier,
Se tordre permet de se redresser,
Se creuser permet de se remplir,
Se délabrer permet de se renouveler,
Être peu pour recevoir,
Accumuler conduit à la confusion.
Ainsi, le sage s’attache à l’Un,
Et devient le modèle du monde.
Il ne se montre pas, c’est pourquoi il rayonne.
Il ne s’affirme pas, c’est pourquoi il brille.
Il ne se vante pas, c’est pourquoi il accomplit.
Il ne s’enorgueillit pas, c’est pourquoi il dure.
C’est justement parce qu’il ne cherche pas la lutte,
Que nul au monde ne peut lutter contre lui.
Les anciens disaient : « Se courber permet de rester entier » —
Ce n’était pas une parole vaine.
En vérité, on revient à la plénitude.
- Détails
- Écrit par : Romain Gourmand
- Catégorie : Daoïsme
- Read Time: 3 mins
- Clics : 213
La forme du Grand Dé
《道德经》第二十一章
孔德之容,惟道是从。
道之为物,惟恍惟惚。
惚兮恍兮,其中有象;
恍兮惚兮,其中有物;
窈兮冥兮,其中有精;
其精甚真,其中有信。
自今及古,其名不去,
以阅众甫。
吾何以知众甫之状哉?以此。
Proposition de traduction
La forme du Grand Dé suit uniquement le Dào.
Ce Dào est une chose indéfinissable, incertaine et subtile.
Si flou, si confus — et pourtant, il contient une image.
Si confus, si flou — et pourtant, il renferme une substance.
Si profond, si obscur — et pourtant, il abrite une essence.
Cette essence est intensément réelle, profondément fiable.
Depuis aujourd’hui jusqu’aux temps anciens, son nom n’a jamais disparu :
c’est par elle que nous pouvons contempler les origines de toute chose.
Comment puis-je connaître la nature des origines ?
Par ceci même.
- Détails
- Écrit par : Romain Gourmand
- Catégorie : Daoïsme
- Read Time: 1 min
- Clics : 188
Vivre à contre-courant
唯之與阿,相去幾何?
美之與惡,相去若何?
人之所畏,不可不畏。
荒兮,其未央哉!
眾人熙熙,如享太牢,如春登臺。
我獨泊兮,其未兆;沌沌兮,如嬰兒之未孩。
傫傫兮,若無所歸。
眾人皆有餘,而我獨若遺。
我愚人之心也哉!
俗人昭昭,我獨昏昏;俗人察察,我獨悶悶。
澹兮,其若海;飂兮,若無止。
眾人皆有以,而我獨頑且鄙。
我獨異於人,而貴食母。
Proposition de traduction
Acquiescer ou répliquer — quelle différence ?
Beauté ou laideur — où est la limite ?
Ce que les gens redoutent,
je ne peux m’en affranchir.
L’univers s’égare dans l’infini —
le tumulte ne connaît pas de fin.
Les gens sont joyeux, bruyants,
comme lors d’un grand banquet,
ou montant sur une terrasse au printemps.
Moi seul, calme et tranquille,
je ne montre aucun signe.
Troublé comme un nourrisson avant le rire,
lassé comme sans refuge.
Tous ont plus qu’il ne faut,
je semble avoir tout perdu.
Mon cœur est celui d’un homme simple !
Les gens sont éclairés, je suis obscur.
Ils sont clairvoyants, je suis opaque.
Calme comme la mer, errant sans fin dans le vent.
Tous sont habiles et utiles,
je suis rude, rustique.
Seul, je suis différent —
car je chéris la mère qui engendre toute chose.
- Détails
- Écrit par : Romain Gourmand
- Catégorie : Daoïsme
- Read Time: 1 min
- Clics : 742
Échos d’une Voie Inexprimée – Conte daoïste n°4
庖丁解牛
Páo Dīng jiě niúLe boucher Pao Ding découpait un bœuf devant le prince Wen Hui.
Ses gestes étaient si fluides qu’on aurait dit une danse.
Lame brillante, mouvements souples, aucune résistance.
Le prince, émerveillé, dit :
— Quelle technique merveilleuse !
Pao Ding répondit :
— Ce n’est pas la technique… c’est le Dào.
Quand j’ai commencé, je ne voyais que le bœuf tout entier.
Au bout de trois ans, je ne voyais plus que les articulations.
Aujourd’hui, je ne regarde même plus : je laisse mon esprit agir selon la nature des choses.
Je ne force rien. Je glisse dans les interstices.
Là où les os et les tendons s’évitent, je passe.
Cela fait dix-neuf ans que j’utilise le même couteau : il tranche toujours comme s’il était neuf.