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- Écrit par : Romain Gourmand
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« Celui qui assiste un souverain selon le Dào »
Texte chinois
以道佐人主者,不以兵強天下。
其事好還。
師之所處,荊棘生焉。
大軍之後,必有凶年。
善有果而已,不敢以取強。
果而勿矜,果而勿伐,果而勿驕,果而不得已,果而勿強。
物壯則老,是謂不道,不道早已。
Proposition de traduction
Celui qui assiste un souverain selon le Dào
ne cherche pas à soumettre le monde par la force.
Car toute action violente appelle son retour.
Là où campe une armée, les ronces prospèrent.
Après une grande guerre, viennent les années de calamité.
Celui qui agit avec sagesse se contente du fruit de son action,
sans chercher à dominer par la force.
Il agit sans se glorifier,
agit sans se vanter,
agit sans arrogance,
agit parce qu’il y est contraint,
agit sans brutalité.
Tout ce qui atteint sa plénitude décline :
agir contre le Dào,
c’est s’éteindre trop tôt.
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- Écrit par : Romain Gourmand
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S'emparer du monde est un projet voué à l'échec
Texte chinois :
將欲取天下而為之,
吾見其不得已。
天下神器,不可為也,不可執也。
為者敗之,執者失之。
是以聖人無為,故無敗;
無執,故無失。
夫物或行或隨,
或嘘或吹,
或強或羸,
或載或隳。
是以聖人去甚,去奢,去泰。
Proposition de traduction :
Ceux qui veulent prendre le monde en main et y intervenir activement,
je vois qu’ils n’y parviennent jamais.
Le monde est un instrument spirituel,
il ne peut être manipulé, ni possédé.
Celui qui agit sur lui, le détruit.
Celui qui le saisit, le perd.
C’est pourquoi le sage ne fait rien,
et ainsi ne cause pas d’échec ;
il ne saisit rien,
et ainsi ne perd rien.
Les êtres vont ou suivent,
soufflent doucement ou violemment,
sont forts ou faibles,
sont stables ou en péril.
C’est pourquoi le sage rejette l’extrême, le luxe et l’excès.
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- Écrit par : Romain Gourmand
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Connaître le yang, garder le yin
Texte chinois
知其雄,守其雌,為天下溪。
為天下溪,常德不離,復歸於嬰兒。
知其白,守其黑,為天下式。
為天下式,常德不忒,復歸於無極。
知其榮,守其辱,為天下谷。
為天下谷,常德乃足,復歸於樸。
樸散則為器,聖人用之,則為官長。
故大制不割。
Proposition de traduction
Connaître la force virile, mais demeurer dans la douceur féminine : ainsi devient-on le ruisseau du monde.
Devenant le ruisseau du monde, la Vertu constante ne s’écarte plus, et l’on revient à l’état d’enfant.
Connaître la clarté, mais demeurer dans l’obscur : ainsi devient-on le modèle du monde.
Devenant le modèle du monde, la Vertu constante ne s’égare plus, et l’on revient à l’insondable.
Connaître les honneurs, mais demeurer dans l’humiliation : ainsi devient-on la vallée du monde.
Devenant la vallée du monde, la Vertu constante s’accomplit, et l’on revient à la simplicité.
La simplicité, une fois dispersée, devient les dix mille objets.
Le sage s’en sert, il devient guide des ministres.
C’est pourquoi le Grand Ordonnancement ne mutile rien.
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La marche parfaite ne laisse pas de trace
Texte chinois
善行,无辙迹;
善言,无瑕谪;
善数,不用筹策;
善闭,无关楗而不可开;
善结,无绳约而不可解。
是以圣人常善救人,故无弃人;
常善救物,故无弃物。是谓袭明。
故善人者,不善人之师;
不善人者,善人之资。
不贵其师,不爱其资,虽智大迷,是谓要妙。
Proposition de traduction
Celui qui marche habilement ne laisse pas de traces.
Celui qui parle avec justesse ne laisse pas d’imperfections.
Celui qui compte habilement n’utilise pas de jetons.
Celui qui ferme bien n’a besoin ni de verrou ni de clé, et nul ne peut ouvrir.
Celui qui lie bien n’a besoin de corde, et nul ne peut délier.
Ainsi, le Sage sauve toujours les êtres, et ne rejette personne ;
Il valorise toujours les choses, et ne rejette rien.
Ceci est ce qu’on appelle "envelopper la lumière intérieure".
Ainsi, l’homme de bien est le maître de l’homme qui ne l’est pas,
Et l’homme qui n’est pas bon est la matière de l’homme de bien.
Ne pas honorer son maître, ne pas aimer ce qui peut instruire,
C’est s’égarer, même avec beaucoup d’intelligence :
C’est cela le mystère essentiel.
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Échos d’une Voie Inexprimée – Conte daoïste n°5
渾沌之死
Hùndùn zhī sǐ
Il était une fois trois souverains mythiques : Shu, Hu, et Hundun.
Shu et Hu gouvernaient avec sagesse. Chaque fois qu’ils se rendaient l’un chez l’autre, Hundun les recevait avec bienveillance.
Un jour, Shu et Hu dirent :
— Hundun est bon avec nous, mais il n’a pas d’orifices comme les autres hommes. Offrons-lui un cadeau : perçons-lui des trous, comme il est d’usage.
Alors, ils lui percèrent un trou pour voir, un pour entendre, un pour respirer, un pour manger…
En sept jours, Hundun eut sept trous. Et il mourut.