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La genèse du multiple
Texte chinois
道生一,一生二,二生三,三生萬物。
萬物負陰而抱陽,沖氣以為和。
人之所惡,唯孤寡不穀,而王公以為稱。
故物或損之而益,或益之而損。
人之所教,我亦教之。強梁者不得其死,吾將以為教父。
Proposition de traduction
Le Dào engendre l’Un,
l’Un engendre le Deux,
le Deux engendre le Trois,
le Trois engendre les dix mille êtres.
Les êtres portent le Yīn en leur dos et embrassent le Yáng,
et de leur souffle mêlé naît l’harmonie.
Ce que les hommes abhorrent — être seul, orphelin, dénué de mérite —
les rois et princes l’utilisent pourtant comme titres de noblesse.
Ainsi, parfois, en diminuant on gagne,
et parfois, en augmentant, on perd.
Ce que les hommes enseignent, je l’enseigne aussi :
« Celui qui est dur et violent ne mourra pas d’une bonne mort. »
Je fais de cette parole mon maître en enseignement.
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Un vieil homme vivait au pied d’une immense montagne.
Elle bloquait le chemin et lui faisait faire chaque jour un grand détour.
Un matin, il prit une pelle et déclara :
— Je vais déplacer cette montagne.
Les voisins rirent :
— Tu es fou ! Tu n’y arriveras jamais !
Le vieil homme répondit :
— Si je n’y arrive pas, mes enfants continueront. Et leurs enfants après eux. Un jour, elle ne sera plus là.
Les dieux du ciel, émus par sa ténacité, envoyèrent deux immortels…
Et la montagne fut déplacée d’un seul souffle.
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Quand les sages entendent le Dào
Texte chinois
上士聞道,勤而行之;
中士聞道,若存若亡;
下士聞道,大笑之。不笑不足以為道。
故建言有之:
明道若昧,進道若退,夷道若纇;
上德若谷,大白若辱,廣德若不足,建德若偷,質真若渝。
大方無隅,大器晚成,大音希聲,大象無形。
道隱無名。
夫唯道,善貸且成。
Proposition de traduction
Le sage suprême entend parler du Dào et s’y consacre avec ardeur.
Le sage moyen en entend parler, et oscille entre doute et foi.
Le sage inférieur en entend parler, et en rit bruyamment.
S’il ne faisait pas rire, il ne serait pas le Dào.
Aussi, les anciens disaient :
La voie lumineuse semble obscure,
La voie du progrès semble une retraite,
La voie la plus droite paraît tortueuse.
La vertu suprême semble creuse comme un vallon,
La blancheur parfaite semble souillée,
La vertu vaste paraît insuffisante,
La vertu solide semble paresseuse,
La simplicité sincère semble altérée.
La forme la plus juste est sans angles,
Le plus grand vase met longtemps à se façonner,
Le plus grand son résonne à peine,
La plus grande image n’a pas de forme.
Le Dào est caché, sans nom.
C’est lui pourtant qui donne et qui accomplit.
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Le mouvement du Dào est retour
Texte chinois
反者道之動,弱者道之用。
天下萬物生於有,有生於無。
Proposition de traduction
Le retour est le mouvement du Dào,
La faiblesse est la manière dont le Dào agit.
Toutes les choses sous le ciel naissent de l’être,
Et l’être naît du non-être.
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Ceux qui obtinrent l’Un dans les temps anciens
《道德经》第三十九章 昔之得一者
Texte chinois
昔之得一者,
天得一以清,地得一以宁,
神得一以灵,谷得一以盈,
万物得一以生,侯王得一以为天下正。
其致之也,谓天无以清,将恐裂;
地无以宁,将恐废;
神无以灵,将恐歇;
谷无以盈,将恐竭;
万物无以生,将恐灭;
侯王无以正,将恐蹶。
故贵以贱为本,高以下为基。
是以侯王自称孤、寡、不谷,
此非以贱为本邪?非乎?
故至誉无誉。
是故不欲琭琭如玉,珞珞如石。
Proposition de traduction
Ceux qui, jadis, obtinrent l’Un :
Le Ciel, en obtenant l’Un, devient pur.
La Terre, en obtenant l’Un, devient paisible.
L’Esprit, en obtenant l’Un, devient subtil.
La Vallée, en obtenant l’Un, devient pleine.
Les Dix Mille Êtres, en obtenant l’Un, s’animent.
Les souverains, en obtenant l’Un, gouvernent justement le monde.
Que se passerait-il s’ils perdaient cet Un ?
Le Ciel perdrait sa clarté et risquerait de se déchirer.
La Terre perdrait sa stabilité et risquerait de sombrer.
L’Esprit perdrait sa subtilité et risquerait de se dissiper.
La Vallée perdrait sa plénitude et risquerait de se tarir.
Les êtres vivants perdraient leur vie et risqueraient de disparaître.
Les souverains perdraient leur autorité et risqueraient de tomber.
Ainsi, le noble prend le bas comme fondement,
l’élevé s’appuie sur ce qui est en bas.
C’est pourquoi les rois se nomment eux-mêmes :
« le solitaire », « le délaissé », « l’indigne ».
N’est-ce pas là prendre le bas pour racine ?
La louange suprême est celle que nul ne prononce.
C’est pourquoi :
On ne cherche pas à briller comme le jade,
mais à être ferme comme la pierre.