Un vieil homme vivait au pied d’une immense montagne.
Elle bloquait le chemin et lui faisait faire chaque jour un grand détour.
Un matin, il prit une pelle et déclara :
— Je vais déplacer cette montagne.
Les voisins rirent :
— Tu es fou ! Tu n’y arriveras jamais !
Le vieil homme répondit :
— Si je n’y arrive pas, mes enfants continueront. Et leurs enfants après eux. Un jour, elle ne sera plus là.
Les dieux du ciel, émus par sa ténacité, envoyèrent deux immortels…
Et la montagne fut déplacée d’un seul souffle.
⛰️ Commentaire
Ce conte, connu sous le nom de « Le vieil homme insensé qui déplaça les montagnes » (愚公移山 Yú Gōng Yí Shān), est une fable paradoxale.
Le vieillard paraît fou, mais il représente une foi absolue dans le pouvoir de la persévérance — une foi si sincère qu’elle ébranle même les cieux.
Dans une lecture plus daoïste, on peut aussi y lire une critique douce de l’entêtement mental, et une invitation à laisser le Dào œuvrer : l’homme creuse, mais c’est le ciel qui déplace la montagne.
Là où l’humain agit avec sincérité, le monde répond avec fluidité.
🌀 À méditer
« Ce que tu ne peux pas faire seul,
fais-le avec la patience d’un fleuve.
Le ciel te regarde
et parfois, il souffle. »