無用之用，是為大用
wú yòng zhī yòng, shì wéi dà yòng« L’utilité de l’inutile est la plus grande des utilités. »
Zhuangzi raconta un jour :
— Un homme reçut en cadeau des graines de calebasse.
Il les planta. Une énorme calebasse poussa, mais elle était si grande qu’aucun récipient ne pouvait la contenir, ni aucun usage ne semblait convenir.
Il voulut la casser, déçu de son inutilité.
Zhuangzi sourit et dit :
— Tu aurais pu la creuser, t’y allonger, voguer sur l’eau, ou simplement la laisser flotter au vent.
Ce n’est pas elle qui est inutile, mais ton esprit qui ne sait pas rêver assez grand.
🍃 Commentaire
Ce conte célèbre du Zhuāngzǐ illustre un des paradoxes fondateurs du Dào : l’inutile apparent peut contenir une utilité supérieure, plus subtile, plus libre.
À vouloir que tout serve immédiatement, rationnellement, rentablement, on passe à côté de l’essence des choses — et des êtres.
Zhuangzi nous invite à élargir notre regard : ce qui semble inutile dans un monde gouverné par l’efficacité est peut-être précieux dans un monde régi par la liberté.
🌀 À méditer
« Ce qui ne sert à rien
peut t’ouvrir un monde
où tu n’as plus besoin
de te rendre utile. »